Morsure
Estampes
Gratuit
En gravure taille-douce, la « morsure » désigne l’action de l’acide rongeant le métal pour faire apparaître, en creux, le dessin qui sera ensuite imprimé. Par extension poétique, la morsure évoque le travail d’empreinte qui caractérise l’activité du graveur.
Avec Morsure, nouveau rendez-vous dédié à l’estampe contemporaine, l’Archipel propose, pendant six semaines, de découvrir le travail de 11 graveurs réunis par le regard et la sensibilité de l’artiste Nicolas Lambert, auquel nous avons confié la direction artistique de cette première édition.
Ces artistes, aux univers, techniques et influences variés, trouvent dans la douceur de l’aquatinte, dans la finesse du burin, ou encore dans l’intensité chromatique du bois les éléments de langage adéquats pour dire leur monde, que celui-ci soit empli d’humour, de poésie ou d’étrangeté.
En marge de l’exposition, des rendez-vous sont proposés avec les artistes pour rendre compte des différentes étapes qui, avant d’aboutir à une estampe, parsèment le chemin du graveur. Ateliers, rencontres ou encore démonstrations invitent petits et grands à découvrir les dessous de la création et à appréhender l’aspect résolument ludique des techniques de gravure.
Muriel Bernard
Eau-forte et collage
Après avoir expérimenté les différentes techniques de gravure, Muriel Bernard oriente aujourd’hui ses recherches autour de l’eauforte, et plus particulièrement de l’aquatinte (la plaque de métal est creusée à l’acide autour de grains de résine), afin de pouvoir laisser la transparence s’exprimer. Quelques contre-collages colorés viennent parfois animer les lignes. Le trait d’eau-forte se marie alors à de fins papiers teintés ou peints, à des timbres ou à des fragments de lettres anciennes découpées.
Ces estampes célèbrent des scènes d’intérieur et ses objets. Spectateurs sereins d’une vie bouillonnante, témoins bienveillants de nos émois, ils jouent les personnages principaux d’havres de paix.
Jean-Baptiste Cautain
Gravure en taille d’épargne
La démarche de Jean-Baptiste Cautain se rapproche de celle d’un documentariste allant à la rencontre de ses sujets, les questionnant et les écoutant. Ces témoignages, recueillis sous forme de notes et d’aquarelles, se transforment en estampes, lectures sensibles et subjectives du réel.
Créées en taille d’épargne à partir de différentes matrices (jusqu’à sept pour certaines), les estampes exposées proviennent de trois séries paysagères réalisées entre 2018 et 2021. Tout en explorant les contrastes et couleurs du monde végétal, elles témoignent d’une recherche esthétique visant à retrouver dans le travail gravé la complexité et la douceur chromatiques de l’aquarelle.
Alain Cazalis
Gravure en taille d’épargne
Après avoir acquis les techniques d’impression orientales de gravure à Tokyo, Alain Cazalis poursuit une carrière d’artiste peintre-graveur en associant et expérimentant la gravure sur métal, la gravure en taille d’épargne, la peinture acrylique, le dessin et même la photographie.
Les œuvres exposées sont issues de différentes séries réalisées sur bois entre 2016 et 2020. Leurs dénominateurs communs sont l’humour, la fantaisie, la curiosité et l’optimisme qui en irradient quelle que soit la gravité du sujet (angoisse climatique, pollution…) !
Yves Doaré
Gravure en taille d’épargne
Depuis sa rencontre avec la gravure dans les années 1970, Yves Doaré a fait siennes toutes les techniques, en commençant par le cuivre. Il abandonne petit à petit ce matériau pour se tourner vers le bois puis la peinture à laquelle il se consacre presque exclusivement aujourd’hui.
Le travail du bois s’est imposé en ce qu’il permet d’aller vers une simplification des formes. Cette quête de l’objet autonome, dense, compact, cependant riche de tensions intérieures, anime son travail plus récent, dont nous présentons quelques œuvres. Réalisées sur bois ou sur linoléum, ces estampes mettent en scène le corps humain d’une manière déroutante, irréaliste, parfois grotesque ou monstrueuse.
Violaine Fayolle
Gravure en taille d’épargne
Séduite par ce procédé de production d’images en rupture avec l’immédiateté du monde actuel, Violaine Fayolle utilise la gravure sur bois pour déployer un univers auparavant exprimé en peinture, autour du monstrueux et de la norme.
Illustrant un lever de soleil sur un paysage forestier, La forêt est composée de neuf diptyques réalisés à partir de seulement deux matrices que l’artiste a progressivement creusées pour rendre compte du processus de destruction/création qui caractérise la gravure “à bois perdu”, du noir vers le blanc, de la nuit vers le jour. Œuvre monumentale de 12 mètres, nous en montrons ici quelques pans ; l’intégralité de La forêt est visible dans sa version miniaturisée et sérigraphiée.
Christine Gendre-Bergère
Eau-forte et gaufrage
C’est l’illustration à l’encre de chine, en noir et blanc et en couleurs, qui a, petit à petit, conduit Christine Gendre-Bergère à faire de la gravure en taille-douce son unique activité. Passionnée par l’odeur de l’encre, le toucher du papier, la morsure de l’acide et surtout par l’ampleur du processus de gravure (du croquis préparatoire à la numérotation de la gravure imprimée), elle réalise des estampes souvent inspirées par le cinéma, la littérature et l’air du temps.
Dans la série « Le feu au lac », elle aborde les désastres écologiques (pesticides, déchets, braconnage…) par le biais d’irrévérencieux détournements d’œuvres célèbres (Hokusai, Courbet, Millet, Dürer, Cézanne, Brueghel l’Ancien).
Claude Huart
Gravure en taille d’épargne
Ami des poètes et des écrivains (Glenmor et Grall pour ne citer qu’eux), fondateur de l’école des beaux-arts de Lorient, le peintre et graveur Claude Huart est considéré comme une référence de la gravure sur bois en Bretagne. Sa rencontre avec cette technique se fait à Epinal, alors qu’il effectue ses classes militaires, et qu’il en découvre les fameuses images imprimées.
Très tôt, c’est vers le paysage en couleurs qu’il se tourne en utilisant le procédé « à bois perdu » (l’artiste n’utilise qu’une seule plaque qu’il creuse petit à petit). En noir et blanc ou en couleurs, les œuvres exposées sont autant de facettes d’un artiste amoureux de la lumière, de la nature et des voyages.
Brigitte Kernaléguen
Gravure au burin sur cuivre
Brigitte Kernaléguen produit des estampes qui se déploient en traits et volutes, réalisées en taille-douce au burin et tirées en une couleur. On y retrouve la vitalité de la mer, l’une de ses sources d’inspiration principales avec la musique, tant elle symbolise, pour elle, le travail du graveur : lutte, force et violence, parfois, du geste mené sur le cuivre pour lui donner vie.
Avec la série « Murmure abyssal », elle se fait la porte-parole des habitants des profondeurs, patrimoine marin méconnu et menacé par l’activité humaine. Du ver de Pompéi à l’éponge lyre, du poulpe au calmar, elle traduit par le burin leurs individualités, leurs vies dans les fonds marins mais aussi leurs appels et espoirs.
Serge Marzin
Gravure au burin
Serge Marzin s’est d’abord exprimé par le dessin et la peinture. Il s’est ensuite tourné vers la gravure en empruntant l’une des voies les plus escarpées, celle du burin, qu’il pratique aussi bien sur cuivre que sur bois de bout (la matrice provient d’un morceau de bois découpé de manière perpendiculaire aux fibres).
On retrouve dans son œuvre gravée la souplesse et l’énergie du pinceau, qu’il utilise tout d’abord pour créer le dessin directement sur sa plaque. Ce trait instinctif lui permet d’être au plus près de l’émotion que lui provoque la nature, sa principale source d’inspiration. Le burin intervient comme une seconde écriture, beaucoup plus lente et quasi-religieuse, qui fixe le dessin dans la matière et lui donne toute son intensité graphique.
Mordecaï Moreh
Pointe sèche
Originaire de Bagdad, Mordecaï Moreh a étudié en Israël et en Italie avant de s’installer en France. Ses œuvres témoignent d’une conception visionnaire de l’art, proche de celle des Surréalistes. Maîtrisant toutes les techniques de gravure, il s’exprime principalement en taille-douce directe à la pointe sèche (la plaque de métal est directement griffée à l’aide d’une pointe acérée).
Parmi ses sujets de prédilection, l’animal tient une place importante. Au fil des années, il a composé un bestiaire oscillant entre réalisme et imaginaire qui raconte, en creux, la nature humaine. Nous présentons quelques-uns de ces animaux qui, par leur simplicité et leur expressivité, semblent parfois jaillir des grottes de Lascaux ou de Chauvet.
Isabelle Richard
Eau-forte et pointe sèche
Isabelle Richard poursuit une recherche artistique autour de la mémoire grâce à ses médiums de prédilection : le dessin, la gravure, la danse et l’écriture. Imprégnée de paysages forestiers durant l’enfance, ses œuvres sont souvent inspirées par la nature et par la relation de l’homme avec cette nature et sont nourries par la poésie, la peinture et les philosophies chinoises.
Dans la série « Un craquement », elle juxtapose visuellement deux instants distincts, souvenirs visuels et sensoriels, collectés lors de balades en forêt, contemporaines ou de l’enfance. Ces associations créent ainsi des allers-retours, des déambulations entre le réel, les souvenirs et l’imaginaire.
Ateliers d’initiation à la gravure
Découvrez la gravure en famille !
Le jeudi à 10h00 | Durée : de 2h00 à 3h00 | Niveau débutant | Gratuit, sur inscription
15 JUILLET | Gravure en relief avec Jean-Baptiste Cautain | Dès 9 ans | COMPLET | En savoir plus
22 JUILLET | Pointe sèche avec Brigitte Kernaléguen | Dès 7 ans | En savoir plus
29 JUILLET | Linogravure avec Violaine Fayolle | Dès 9 ans | COMPLET | En savoir plus
5 AOÛT | Pointe sèche avec Isabelle Richard | Dès 7 ans | COMPLET | En savoir plus
12 AOÛT | Gravure sur Tétrapack avec Serge Marzin | Dès 5 ans | En savoir plus
19 AOÛT | Pointe sèche avec Brigitte Kernaléguen | Dès 7 ans | En savoir plus
Stages de gravure
Pour aller plus loin…
Un samedi sur deux, toute la journée | Niveaux débutant ou initié à partir de 15 ans | Tarifs : 36 € (plein) / 24 € (réduit), sur inscription
17 JUILLET | Gravure sur bois polychrome avec Jean-Baptiste Cautain | COMPLET | En savoir plus
31 JUILLET | Linogravure à plaque perdue avec Violaine Fayolle | COMPLET | En savoir plus
14 AOÛT | Pointe sèche sur zinc avec Serge Marzin | COMPLET | En savoir plus
Démonstrations
Le vendredi à 15h30 | Durée : environ 1h00 | Tout public | Gratuit, sans inscription
16 JUILLET | Gravure en taille d’épargne et d’impression typographique par Jean-Baptiste Cautain | En savoir plus
23 JUILLET | Gravure au burin sur cuivre par Brigitte Kernaléguen | En savoir plus
30 JUILLET | Gravure à l’eau-forte par Muriel Bernard (sur inscription) | En savoir plus
6 AOÛT | Gravure et impression taille-douce par Isabelle Richard | En savoir plus
13 AOÛT | Gravure au burin sur bois de bout et sur cuivre par Serge Marzin | En savoir plus
Rencontres
Le jeudi et/ou vendredi à 18h00 | Tout public | Gratuit, sur inscription
9 JUILLET | Vernissage | En savoir plus
15 JUILLET | Jean-Baptiste Cautain | En savoir plus
16 JUILLET | Yves Doaré, en présence de Yvon Le Bras, historien de l’art | En savoir plus
22 JUILLET | Brigitte Kernaléguen | En savoir plus
23 JUILLET | Visite avec Nicolas Lambert, commissaire de l’exposition | En savoir plus
29 JUILLET | Violaine Fayolle | En savoir plus
30 JUILLET | Muriel Bernard | En savoir plus
5 AOÛT | Isabelle Richard | En savoir plus
6 AOÛT | Ghislaine Huon, historienne de l’art et spécialiste de Claude Huart | En savoir plus
12 AOÛT | Serge Marzin | En savoir plus
13 AOÛT | Visite avec Nicolas Lambert, commissaire de l’exposition | En savoir plus
Entrée libre et gratuite sur les horaires d’ouverture de l’Archipel :
Lundi : 10h00 – 12h00 15h00 – 18h00
Mardi : 10h00 – 12h00 15h00 – 18h00
Mercredi : 10h00 – 12h00 14h00 – 18h00
Jeudi : 10h00 – 12h00 15h00 – 18h00
Vendredi : 10h00 – 12h00 15h00 – 18h00
Samedi : 10h00 – 12h00 14h00 – 18h00
Fermée les dimanches et jours fériés.