Morsure

© Agence R - Ville de Fouesnant

Estampes

Du 8 juillet au 20 août 2022
Exposition Tout public
Gratuit

Morsure est un rendez-vous estival consacré à l’estampe contemporaine.

Pendant six semaines, découvrez-y le travail de 12 artistes réunis par le regard et la sensibilité de la plasticienne Violaine Fayolle, à laquelle l’Archipel a confié la direction artistique de cette seconde édition.

Dans le prolongement de la Forêt de Violaine Fayolle exposée en 2021, Morsure 2022 met en regard une humanité aux contours incertains, pouvant basculer dans la bestialité, et une présence animale mystérieuse, tantôt familière, tantôt incompréhensible ou inquiétante.

Les artistes sélectionnés pour Morsure 2022 – Fanny Bazille, Pierre Collin, Sabine Delahaut, Nicolas Lambert, Richard Leray, Cédric Lestiennes, Iris Miranda, Bich Rosalie Nguyen, Jeanne Rebillaud, Mélissa Tresse, Raùl Villullas et Mikio Watanabe – interrogent chacun à leur manière l’humain, l’animal et la frontière tenue entre ces deux mondes.

Ces artistes, aux univers, techniques et influences variés, trouvent dans la douceur de l’aquatinte, dans la finesse du burin, ou encore dans l’intensité chromatique du bois les éléments de langage adéquats pour dire leur monde, que celui-ci soit empli d’humour, de poésie ou d’étrangeté.

L’exposition est rythmée de rendez-vous avec les artistes pour rendre compte des différentes étapes qui, avant d’aboutir à une estampe, parsèment le chemin du graveur. Ateliers, conférence, stages ou encore démonstrations invitent petits et grands à découvrir les dessous de la création et à appréhender l’aspect résolument ludique des techniques de gravure.

Fanny Bazille

Manière noire, burin et sérigraphie

Fanny Bazille puise ses inspirations dans les émotions mais aussi dans les traces du temps sur la matière et les paysages. L’artiste travaille en taille directe, principalement au burin. Le travail de préparation est effectué à la peinture et aux pigments sur papier ; l’eau y joue un rôle de mise en mouvement des traits, apporte de l’organicité au dessin. Depuis peu, elle utilise également la sérigraphie pour retranscrire, dans un geste lent et appliqué, ces peintures réalisées assez instinctivement.

Les œuvres présentées sont issues de séries diverses et résultent de techniques différentes.  Mondes sous-marins évoluant vers l’abstraction, elles offrent des espaces intimes où le spectateur peut se  rasséréner.

Pierre Collin

Vernis mou, eau-forte et pointe sèche

L’œuvre de Pierre Collin est constituée d’allers et retours entre dessin, peinture et gravure. Comme autant d’expériences autour de même sujets, son travail évolue en séries qui parfois se chevauchent. Celle que nous présentons a été réalisée en 2016-2017, à l’invitation du Centre des Monuments Nationaux, gestionnaire du site mégalithique de Locmariaquer (Morbihan). Elle révèle un jeu entre ombre et lumière, une constante dans l’œuvre de l’artiste, et fait se regarder deux époques. Les contemporains semblent chercher des indices dans les traces offertes par leurs prédécesseurs tandis que leurs silhouettes projetées transforment ce monument de pierres gravées en labyrinthe hypnotique, où se superpose en creux l’image d’un Minotaure.

Sabine Delahaut

Burin

Faut-il accepter ou refuser notre part d’animalité ? Cette question guide le travail de Sabine Delahaut qui échafaude des silhouettes oniriques engoncées dans un cérémonial de sophistications et d’apprêts. Ces personnages désincarnés, réduits à leur enveloppe, se heurtent à un monde animal, bien vivant, qui tente vainement d’instaurer un dialogue avec cet univers aseptisé et imperméable.
Dans cette tentative de compréhension de deux mondes que tout oppose, le précieux allié qu’est le burin participe à la recherche d’une ligne narrative. Le geste prémédité de la lame révèle par les tailles répétées une chevelure maîtrisée, la matière d’un corset constricteur ou encore celle d’un velours opulent.

Nicolas Lambert

Gravure sur bois

Dans un aller-retour entre la gravure et la peinture, l’œuvre gravée de Nicolas Lambert propose des déclinaisons de thèmes picturaux, notamment des bestiaires. Dans une apparente spontanéité,  procédant de la technique du bois perdu qui ne peut être utilisée sans réflexion préalable, les animaux de Nicolas Lambert sont dépeints dans un trait brut, comme esquissés au couteau. Sans rien enlever au réalisme du dessin, ce mouvement instinctif semble au contraire guidé par une sensibilité et une empathie extrêmes. Ces animaux si familiers, presque humains dans leur posture, semblent nous  interroger du regard.

Richard Leray

Enluminure au pochoir

Les recherches artistiques de Richard Leray sont influencées par son amour des lettres et des mots, outils et supports de créativité et d’émotion. L’artiste pratique l’enluminure d’art au pochoir, technique de mise en couleur et de multiplication inventée au Moyen-Âge, aujourd’hui en voie de disparition. Contrairement à l’enluminure à main levée, cette technique fait appel à des pochoirs  gravés.

Dans ses « poésies spatiales », l’artiste s’attache à un mot, fouille son image, explore son mystère, bataille amoureusement avec lui. Il le transforme et interroge ce qui semble sûr, évident, banal en lui. Au-delà du sentiment ludique qui émane de cette mise en scène du Verbe, le spectateur ne peut que ressentir physiquement les termes qui font de lui un être humain.

Cédric Lestiennes

Sérigraphie

Passionné par le dessin et l’estampe, grand amateur de l’art du détournement, Cédric Lestiennes développe depuis quelques années un travail d’inventaire un peu particulier. À la manière des planches naturalistes Deyrolle, cette série d’affiches sérigraphiées répertorie des espèces qui n’ont jamais existé, fruits d’hybridations improbables. S’inspirant de nos objets du quotidien, de références à la  littérature ou à la culture populaire, l’artiste réinterprète la nature par le prisme du culturel, jusqu’à la malmener parfois. Qu’on s’en inquiète ou qu’on s’en émerveille, ces transformations témoignent bien de l’incroyable source d’inspiration que représente la nature.

Iris Miranda

Gravure sur bois

Iris Miranda se souvient de la fascination éprouvée enfant devant la minutie des planches gravées des livres anciens de Sciences-Naturelles. Aujourd’hui l’artiste grave des images pour faire corps avec le monde, au travers des sensations qu’elle éprouve. Ses outils labourant le bois génèrent une matière sensible et organique, cherchant inlassablement à capter les frémissements de la vie, du désir et de ses mystères insondables.

Ses portraits gravés, bruts et délicats à la fois, nous invitent dans une relation de regards à passer de l’autre côté du miroir et à rencontrer l’altérité, là où l’intime rejoint l’universel. La nature – fleurs, eau, arbres, insectes – fait littéralement corps avec la chair dans une perméabilité déconcertante. Le visiteur y contemplera peut-être quelques reflets possibles de notre commune nature humaine en  perpétuelle métamorphose.

Bich Rosalie Nguyen

Gravure en taille douce et chine collé

Bich est née au Vietnam. À cette identité originelle se superpose celle de Rosalie, officialisée dix-huit ans plus tard, en France. Dans le parcours artistique de Bich Rosalie Nguyen, la gravure découle du dessin, un ami qu’elle qualifie d’indispensable pour combler la solitude. La gravure est aujourd’hui le principal médium d’expression de l’artiste qui s’est progressivement appropriée les techniques  offertes par la taille douce – burin, manière noire, eau-forte, pointe sèche, chine collé – comme autant d’outils d’exploration de ses origines.

Les œuvres présentées mettent en présence un sujet humain et une nature figurée de manière esthétique ; entre rêve et réalité, fantasme et solitude, l’artiste dépeint un monde doux et profond, où l’on  peut tour à tour se réfugier, s’absorber ou s’étonner, au risque de se perdre.

Jeanne Rebillaud

Pointe sèche

Depuis sa découverte de la gravure, par hasard durant ses études, Jeanne Rebillaud se consacre presque exclusivement à cette discipline, notamment à la pointe sèche qu’elle apprécie pour le rapport direct qu’elle offre avec le métal. Les sujets de ses estampes ont évolué au fil des ans ; la réalité laissant de plus en plus de place à l’imagination, le monde qui l’habite supplantant progressivement celui qui l’entoure. Dans les images présentées, des silhouettes humaines se transforment en êtres joueurs, solitaires, parfois bestiaux. Les animaux, eux, sont transmués en créatures humanoïdes. Grâce à sa  maîtrise du clair-obscur, Jeanne Rebillaud brouille les frontières. Les noirs intenses, produits à force d’incisions dans la matière, évoquent les zones sombres où se cachent nos peurs les plus profondes, les plus instinctives.

Mélissa Tresse

Eau-forte, aquatinte et pointe sèche

L’univers graphique et narratif de Mélissa Tresse se nourrit des rapports formels et surtout sensibles qui s’établissent entre l’humain et l’animal. Fascinée par l’incroyable mixité du vivant et le potentiel de formes qu’il recèle, l’artiste tente de suggérer la nature étrange des corps représentés tout en gardant une grande spontanéité dans l’écriture graphique. Le mythe et la fable sont pour elle  comme un langage vivant qui lui sert à interroger le présent.

Dans les images présentées, humains et animaux sont les personnages de petits théâtres surréalistes, à la fois drôles et inquiétants, où les frontières et les rôles sont brouillés.

Raúl Villullas

Gravure sur bois

Aux côtés de la peinture et du dessin, la gravure sur bois permet à Raúl Villullas de s’exprimer dans un langage graphique fort tout en lui posant un défi permanent : celui de faire coïncider une expression artistique libre et spontanée avec un savoir-faire technique, maîtrisé et pointu. L’estampe doit être un lieu de rencontre entre l’artiste et l’artisan.

Son œuvre s’appuie sur un imaginaire personnel nourri par le goût de la poésie, de la littérature et de la musique. Les références à la mythologie et aux symboles y sont nombreuses et rendent possibles une infinité de récits. De ses estampes surgissent des mondes à la perspective troublée où l’humain, l’animal et le végétal se confondent, entre harmonie et désaccord, dans un tourbillon de couleurs,  d’émotions et de mouvements.

Mikio Watanabe

Manière noire

C’est d’abord à travers l’expression du nu féminin que Mikio Watanabe s’initie à la manière noire. Cette technique de gravure en taille douce, qui exige énormément de patience et de maîtrise, permet d’obtenir des rendus particulièrement impressionnants dans les effets d’ombre et de lumière.

Depuis quelques années, l’inspiration de Mikio Watanabe puise presque exclusivement dans les mondes animal et végétal. Les estampes présentées dans cette exposition révèlent un regard plein d’humilité, attentif à la fragilité du vivant, à sa beauté éblouissante et presque intimidante. La délicatesse de ces instantanés, bien que regorgeant de vie, nous rappellent aussi combien cette nature est éphémère.

Vernissage

Vendredi 8 juillet à 19h00 | En savoir plus

 

Conférence : Le Bestiaire fantastique de l’estampe du XIXe siècle

Avec Valérie Sueur-Hermel, conservatrice à la Bibliothèque nationale de France

Samedi 9 juillet à 17h00 | En savoir plus

 

Visite en compagnie de Violaine Fayolle

Vendredi 15 juillet à 18h00 | En savoir plus

 

Ateliers d’initiation à la gravure

Découvrez la gravure en famille !

Vendredi 15 juillet : Linogravure avec Violaine Fayolle | En savoir plus

Vendredi 29 juillet : Pointe sèche avec Fanny Bazille | En savoir plus

Vendredi 12 août : Pointe sèche avec Brigitte Kernaléguen | En savoir plus

 

Stages de gravure

Pour aller plus loin…

Samedi 16 juillet : Linogravure avec Violaine Fayolle | En savoir plus

Samedi 30 juillet : Eau-forte avec Fanny Bazille | En savoir plus

Samedi 13 août : Pointe sèche avec Brigitte Kernaléguen | En savoir plus

 

Démonstrations

Voir l’artiste à l’œuvre

Vendredi 8 juillet à 15h00 : Enluminure au pochoir avec Richard Leray | En savoir plus

Vendredi 22 juillet à 15h00 : Manière noire avec Mikio Watanabe | En savoir plus

Vendredi 5 août à 17h00 : Sérigraphie avec Fanny Bazille | En savoir plus

 

Le Bestiaire fantastique de Morsure

Créer sa chimère

Tous les mercredis entre 10h30 et 12h00 et entre 14h30 et 16h00 : laboratoire fantastique & impression à la cuillère

En accès libre | Tout public (dès 5 ans, accompagné d’un adulte) | Gratuit, sans inscription

 

Inscriptions aux rendez-vous :

Ouverture des inscriptions aux rendez-vous le mardi 14 juin

Entrée libre et gratuite sur les horaires d’ouverture de l’Archipel :

Lundi de 10h00 à 12h00 et de 15h00 à 18h00

Mardi de 10h00 à 12h00 et de 15h00 à 18h00

Mercredi de 10h00 à 12h00 et de 14h00 à 18h00

Jeudi de 10h00 à 12h00 et de 15h00 à 18h00

Vendredi de 10h00 à 12h00 et de 15h00 à 19h00

Samedi de 10h00 à 12h00 et de 14h00 à 17h00

Fermée les dimanches et jours fériés.

Inscriptions aux rendez-vous :

Ouverture des inscriptions aux rendez-vous le mardi 14 juin