DE MÉMOIRE ET DE PAIX

©emmanuel.delandre@gmail.com

Le pacifisme dans les monuments aux morts

Du 9 janvier au 25 janvier 2019
Exposition Tout public
Gratuit

Un préjugé veut que le monument aux morts soit la manifestation d’un nationalisme exacerbé, voire d’un bellicisme revanchard. La réalité des monuments est cependant plus nuancée.

Cette exposition de photographies et panneaux thématiques est un tour de France des monuments qui, à l’instar de celui de Fouesnant, expriment des messages pacifistes, que ceux-ci soient clairement énoncés ou seulement suggérés.

 

Entrée libre et gratuite sur les horaires d’ouverture de l’Archipel : les lundi, mardi, jeudi et vendredi de 10h00 à 12h00 et de 15h00 à 18h00 et le mercredi et samedi de 10h00 à 12h00 et de 14h00 à 18h00 (fermé les dimanches et jours fériés).

 


AUTOUR DE L’EXPOSITION

Présentation et vernissage par le photographe Emmanuel Delandre 

Mercredi 9 janvier à 18h00

 

Le livre De Mémoire et de Paix – Le pacifisme dans les monuments aux morts de 14-18

est en vente à l’accueil-billetterie de l’Archipel.

 

Visite de l’exposition avec le photographe Emmanuel Delandre

le mercredi 23 janvier 2019 à 17h00 | En savoir plus

 

Présentation d’images en relief de la Première Guerre mondiale

Présentation et mise à disposition d’une collection privée de clichés à découvrir grâce à un stéréoscope

En savoir plus

Au sortir de la Grande Guerre, l’ampleur des pertes (1,4 million de soldats tués pour la France) et la souffrance des endeuillés expliquent que des monuments aux morts soient érigés partout sur le territoire. Près de 30 000 sont construits entre 1918 et 1925, soit en moyenne quinze inaugurations par jour.

À quoi répondent au juste ces monuments ? D’abord, ils correspondent à un mouvement spontané d’hommage aux morts, avec des manifestations aux morts de la guerre organisées par des mutilés et réformés, souvent dans le cimetière communal. 

Le « moment pour les morts » a ainsi précédé le monument aux morts. La loi du 25 octobre 1919 (qui prévoit que des monuments devaient participer à la « commémoration et la glorification des morts pour la France au cours de la Grande Guerre ») ne vient ainsi que reconnaître juridiquement ce qui existe déjà, et doter un rendez-vous déjà convenu d’un lieu où le tenir.

Ainsi, le monument est avant tout, à l’instar d’une tombe, un lieu de recueillement. Lieu qui va devenir l’espace autour duquel ou dans lequel va s’organiser un moment fort de la vie républicaine : la cérémonie du 11 novembre.

Un préjugé, aussi vieux que résistant, veut cependant que le monument aux morts soit la manifestation d’un nationalisme exacerbé et le lieu de rassemblements patriotiques outrancier.

Un autre voudrait que sa statuaire et ses messages implicites soient également nationalistes, voire bellicistes ou revanchards. Il n’en est rien, et la réalité des monuments est à la fois beaucoup plus contrastée dans ses contenus et, de fait, beaucoup plus nuancée dans ses propos, voire ses intentions.

On ne saurait ainsi qualifier (ou disqualifier) un monument de « patriotique » ou de « belliciste », de même qu’on ne saurait qualifier un monument de « pacifiste ».  Au mieux, il nous est possible de relever la présence (implicite par une statuaire, explicite par un propos militant) du pacifisme dans certains monuments aux morts.

Il n’y a donc pas deux grands courants – l’un patriotique, l’autre pacifiste – ayant présidé à la construction des monuments aux morts. Un premier, extrêmement majoritaire, qui, prolongeant le discours dominant de la guerre, glorifierait ceux qui se sont sacrifiés pour la victoire ; un second, marginal, qui, honorant ceux qui se sont battus pour la paix ou manifestant respect et sympathie aux familles en deuil, présenterait une guerre honnie, inutile et inhumaine. La réalité n’est pas aussi manichéenne, et les sentiments que suggèrent les monuments sont plus complexes.  Comme le souligne  Antoine  Prost, « beaucoup  de  monuments présentent des traits particulièrement contradictoires ».

De Mémoire et de Paix se veut le témoin de cette ambivalence de beaucoup de monuments et de la complexité de leurs contenus et messages implicites. Il présente une vision large, accordant une égale importance aux monuments explicitement pacifistes et à ceux d’inspirations pacifistes plus contradictoires.

En effet, nous avons considéré qu’une veuve effondrée, une mère en larmes ou un poilu gisant nu suffisaient, par leurs fortes charges symboliques et émotionnelles, à contrebalancer une inscription patriotique et à faire l’inspiration pacifiste d’un monument. Une figure de douleur ou de deuil nous semble militer davantage pour la paix que pour le patriotisme outrancier et le bellicisme revanchard.

Au-delà de cette dualité, De Mémoire et de Paix retient surtout cette idée que, dans tous les monuments aux morts, existe une composante pacifiste : la liste des morts.

Ces interminables listes de morts qui hantent les monuments, tombes collectives dédiées aux hommages et manifestations funéraires, ne militent-elles pas implicitement pour la paix, loin de tout manichéisme simplificateur et de toute typologie, par essence trop rigide ? Nous le pensons.

Qu’ils condamnent explicitement la guerre dans un texte gravé ou qu’ils mettent en scène la peine, la souffrance, la douleur ou le deuil dans leurs statuaires, tous les monuments aux morts nous invitent à militer pour la paix. »

 

Emmanuel Delandre

Journaliste de premier métier (huit ans de presse écrite), Emmanuel Delandre a ensuite travaillé dix ans dans la communication d’entreprise (groupe Crédit Agricole) avant de se consacrer, depuis 2007, à la photographie, à la peinture et à l’écriture.

Il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages, parmi lesquels Sœurs d’armes (2013), Tirailleurs d’aujourd’hui (2014), Bêtes noires (2015), Au cœur du 7 olympique (2016),  Amoureux (2017) et Entre vignes et rugby dans la collection Tronches de rugby éditée par Provale (Union des joueurs de rugby professionnels).
De Mémoire et de Paix – Le pacifisme dans les monuments aux morts de 14-18 (octobre 2017) et Brèves d’amour – Photographies et mots d’amour (nouvelle édition enrichie et actualisée, décembre 2017) sont ses deux derniers livres parus.

À 47 ans, Emmanuel Delandre, Normand d’origine, vit et travaille à Toulouse depuis plus de vingt ans.