Morsure #4

© Agence R - Ville de Fouesnant

Estampes

Du 5 octobre au 21 décembre 2024

Toute la journée

Exposition Tout public
Gratuit

Chaque année, l’Archipel présente le regard d’un·e artiste sur la gravure contemporaine.

Cette quatrième édition, pensée par Louise Gros, est consacrée à la création collective.

Des graveur·e·s s’aventurent à plusieurs. Certain·e·s se déplacent vers d’autres médiums tels que la sculpture ou le spectacle vivant. D’autres s’associent à une entreprise, un ingénieur ou des artisan·e·s. Tournée vers l’autre et l’inattendu dans la surprise de la création collaborative et de l’émulation collective, Morsure #4 présente l’art imprimé comme une technique diverse et ouverte.

Avec les œuvres collaboratives de Ioannis Anastasiou + Majka Dokudowicz, Régina Blaim + la compagnie Transtopie, Olivier Deprez + Adolpho Avril, Olivier Deprez + Roby Comblain, Clémence Fernando + Grégoire Henry, Joëlle Jakubiak + ArcelorMittal, Éditions gravées, la Presse Collective, Association One Ink, Cora Texier + Jennifer Bonnefoy, Cora Texier + Stanislas Augris, Pierre Vaquez + Didier Levy, Alice Vasseur + Thibault Eiferman, Amélie Vidgrain + Myriam Hequet et François Vincent + Stéphane Longpré

L’exposition est rythmée de rendez-vous pour découvrir les dessous de la création, appréhender l’aspect résolument ludique des techniques de gravure mais aussi échanger sur les thématiques abordées.

Ioannis Anastasiou + Majka Dokudowicz

La graveuse, relieuse et papetière Majka Dokudowicz et le graveur et éditeur Ioannis Anastasiou vivent et travaillent à Wrocław (Pologne). Ils affectionnent tout particulièrement la création de livres et objets d’artistes car ce travail permet des collaborations multiples et la création d’un espace de synergie artistique. Les travaux de Majka Dokudowicz s’appuient sur des recherches philosophiques et portent notamment sur « l’espace métaphysique » et le phénomène de l’apparition par la disparition. Ceux d’Ioannis Anastasiou s’inscrivent davantage dans son environnement social et politique. Ils présentent ici trois œuvres cocréées qui associent leurs domaines de recherche respectifs.

Faded Future Archive

Sérigraphie et impression photographique

Faded Future Archive ressemble à un tiroir d’archives. À l’intérieur, 3 boîtes contiennent des fiches sépias sur lesquelles apparaissent des ruines de zones de conflits de la Première Guerre mondiale à nos jours. Pas moins de 100 images, imprimées à la main à l’aide d’un procédé photographique ancien (à base de bichromate de gomme), sont apposées sur autant de cartes imprimées par sérigraphie. Sans dates, sans descriptions, sans classement chronologique ou géographique, les artistes composent une collection de ruines intemporelles, de chaos qui se répètent éternellement.

Contain Yourself, Sir!

Sérigraphie et émail sur acier

Ce livre-objet aborde la question des violences policières à l’échelle internationale. Il se présente sous la forme d’une boîte. Si une boîte protège généralement quelque chose de fragile, de précieux, celle-ci – une fois ouverte – révèle des douilles, des images terribles imprimées sur acier ainsi que les noms et âges de victimes.

Fragmented memory

Sérigraphie et impression à chaud

Ce livre associe les recherches des deux artistes : le fragment pour Majka Dokudowicz et la mémoire pour Ioannis Anastasiou. Il explore, brouille et redéfinit les frontières entre mémoire collective et mémoire individuelle. Des collages associent de célèbres images historiques et des moments personnels. La mémoire n’est pas un dépôt inaltérable, mais plutôt une image floue et fragmentée. Visuellement, les artistes cherchent à reproduire cette sensation. Les images apparaissent plus définies à mesure que l’on s’en éloigne. Ce livre de 48 pages, créé grâce aux techniques de la sérigraphie et de l’impression à chaud, n’est ni structuré, ni narratif. La lecture et la compréhension sont liées à l’expérience personnelle.

Régina Blaim + la compagnie Transtopie

La rue fait mauvais genre

Techniques diverses (gravure en taille-douce et en taille d’épargne, impression à plat et photographie)

Régina Blaim a rencontré Malou Estenne de l’association Transtopie lors d’une résidence à Alençon. Elle y a ensuite été réinvitée lors du LadyFest où elle a notamment accompagné une violoncelliste avec une projection vidéo animée en live. C’est à la suite de cette expérience que Malou Estenne a proposé à l’artiste-graveuse d’illustrer en vidéo le texte de son monologue tiré de récits sur le rapport qu’entretient la femme à l’espace public la nuit. La nuit porte en elle tous ses paradoxes : elle est festive et permissive mais aussi synonyme d’inconnu, de danger, de misogynie banalisée… La rue fait mauvais genre associe un récit en live (dit par une conteuse de la compagnie Transtopie) et la vidéoprojection sur un édifice d’une composition artistique visuelle (créée par Régina Blaim).

Lors de Morsure #4, Régina Blaim expose des œuvres imprimées issues de ce travail de co-création. Ce travail témoigne tant de sa curiosité que de sa technicité puisqu’il nait de diverses techniques de gravure en taille-douce (burin sur cuivre et gravure en creux sur canette), de gravure en taille d’épargne, d’impression à plat (sérigraphies et monotypes) ou encore de photographie.

Olivier Deprez + Adolpho Avril

Après la mort, après la vie. Le testament du Docteur A

La pratique d’Olivier Deprez se situe entre les arts graphiques et la bande dessinée. Ses influences viennent du cinéma expérimental, de l’histoire de l’art (Aby Warburg et son Atlas Mnémosyne) et de l’art contemporain (Zoe Beloff). Il pratique essentiellement la gravure sur bois qui est le moyen technique grâce auquel il « mixe » des images. À la fin des années 2000, il rencontre l’artiste-plasticien Adolpho Avril lors d’une résidence artistique au CEC La S Grand Atelier (centre de création pour artistes handicapés mentaux de Vielsalm en Belgique). Adolpho Avril privilégie dans son travail l’emploi du noir et l’esthétique expressionniste telle qu’elle apparaît dans le medium cinématographique qu’il affectionne et qui nourrit son œuvre.

Cette rencontre humaine est aussi la rencontre de la gravure sur bois, de la bande dessinée et de techniques d’animation. Ils ont d’abord créé une bande dessinée à quatre mains, publiée par l’éditeur Frémok en 2014, puis un film produit par Graphoui en 2016.

Par une nuit sans fin, le Docteur A. et l’Infirmier O. déambulent dans les méandres labyrinthiques d’une ancienne caserne. Ils combattent la nuit avec leurs armes : la gravure sur bois et le cinéma.

Olivier Deprez + Roby Comblain

HOLZ

Gravure sur bois, édition

HOLZ, en allemand, signifie bois. La gravure sur bois a été le prétexte de la rencontre artistique et amicale entre Roby Comblain, scénographe, et Olivier Deprez, bédéiste. HOLZ est une revue expérimentale d’art xylographiée et linogravée à tirage très limité (10 exemplaires).

HOLZ est aussi un dialogue entre deux usages de la gravure sur bois. On a, d’une part, les impressions résolument abstraites de Roby Comblain et, d’autre part, les bois gravés figuratifs d’Olivier Deprez. Par le biais des gravures du premier, la spatialité, le rythme et la plasticité sont convoqués. Grâce à celles du second, qui n’en convoquent pas moins ces aspects, ce sont aussi des éclats d’histoire qui animent la revue. La revue est donc un espace de rencontre et de dialogue entre le document et l’abstraction, entre la narration et l’absence de narration, entre l’image et le texte, entre la couleur et le noir et blanc, entre la plasticité et l’iconicité…

Le premier numéro de la revue (exposé ici) s’est articulé autour de la personnalité de l’artiste allemand Joseph Beuys. HOLZ#1 est imprimée en rouge et en noir sur un papier japonais 10g. Légèreté et transparence façonnent sa lecture. La légèreté des pages transforme le geste ordinaire de la lecture en un geste qui oscille entre la chorégraphie, la performance et le rituel.

Clémence Fernando

54 (gravure), 54 (digital)

Manière noire et techniques numérique

Clémence Fernando met en rapport un support imprimé avec un support numérique. L’idée de ce parallèle émane d’une méthode d’impression expérimentale empruntée aux mathématiques : la combinatoire.

54 (gravure) est le résultat de l’impression simultanée de 54 matrices gravées à la manière noire (technique en creux permettant d’obtenir des rendus particulièrement impressionnants dans les effets d’ombre et de lumière) en 3 passages sous presse (jaune, rouge et bleu). Chaque matrice porte un motif propre (symbole, volume abstrait, motif figuratif…). La position du motif dans l’estampe globale varie. Avec ce dispositif, le nombre d’estampes différentes réalisables est immense : 54 ! x 6⁵⁴ 1,418163 x 10¹¹³ (autrement dit, le nombre d’estampes possibles a pour ordre de grandeur 1 suivi de 113 zéros !). Pour rendre imaginable ces combinaisons, l’artiste a demandé à Grégoire Henry, ingénieur, de créer une version informatique à partir de l’ensemble des matrices gravées : 54 (digital).

Que ce soit en estampe ou en numérique, chaque image multichromique sur fond noir est énigmatique, lumineuse et nimbée d’un halo. Sur l’un, la lumière émane du blanc du papier ; sur l’autre, du scintillement de diodes électriques ou d’une lumière projetée.

Joëlle Jakubiak

Oxyde

Papier oxydé

Les procédés d’impression sont au cœur des recherches plastiques de Joëlle Jakubiak. Elle explore les propriétés physiques et chimiques des matériaux et en retire de la texture, de la couleur, de la mémoire. Lors d’une exposition au LAAC à Dunkerque, elle rencontre un représentant de l’usine sidérurgique du groupe ArcelorMittal qui lui propose de pouvoir bénéficier des matériaux de l’entreprise. Une collaboration s’est alors installée, amenant l’artiste à créer des œuvres en lien avec le territoire et l’histoire industrielle de Dunkerque.

Les travaux qu’elle expose en sein de Morsure #4 sont le fruit d’un travail sur le processus d’oxydation du papier. 250 grammes est une installation-sculpture composée de barres de papier oxydées et pliées. Oxyde est un ensemble de tableaux encadrés contenant des feuilles de papier oxydée. Matière résiduelle est un échantillon de matières produite par les matrices qui se désagrègent en rouillant le papier. Souvent associée à la dégradation ou à la corrosion, l’oxydation devient, entre les mains de Joëlle Jakubiak, une véritable technique de création artistique. L’artiste engage un dialogue subtil avec l’eau en tant que substance vitale et éphémère, créant ainsi une symbiose entre le matériau et le concept.

Éditions gravées, la Presse Collective

Dégager l’horizon & Lisières

Techniques diverses (gravure en taille-douce et en taille d’épargne, sérigraphie)

Éditions gravées, la Presse Collective est un collectif d’artistes à taille variable né de l’usage partagé d’outils et d’un atelier ainsi que du foisonnement des rencontres et des idées. Si les artistes du collectif (aujourd’hui : Gaëlle Ben El Hocine, Amelie Juillard, Marie-Clémentine Marès, Vania Nikolcic et Dana Radulescu) résident et travaillent aujourd’hui dans différentes régions, elles organisent des espaces/temps de travail collectifs. L’improvisation et la coopération est au cœur de ces rencontres et projets qui s’enrichissent des différentes approches sensibles présentes au sein du collectif.

Il présente ici deux travaux : Dégager l’horizon (une petite édition en accordéon dont la création a associé aquatinte, sérigraphie, bois gravé et linogravure) et Lisières (un livre accordéon créé grâce aux techniques de bois gravé, aquatinte et gravure sur rhénalon, imprimé sur un beau papier Kozo). Le paysage s’invite dans ces deux œuvres en couleurs. En témoignant des techniques et des approches de chaque artiste, ces deux leporellos naviguent du travail de l’empreinte au travail abstrait de la matière, d’une forme de figuration à la capture de mouvement, du végétal au minéral en passant par la ligne d’horizon.

Association One Ink

Née de l’envie d’éditer de jeunes artistes, One Ink Publisher (réunion des artistes graphistes, sérigraphes et graveurs Johann Francart et Nicolas Cabos) a vu le jour en 2012. L’association s’est depuis agrandie avec l’arrivée d’autres artistes. Si à l’origine, la fabrication de livres et divers objets édités se faisait au moyen de copieurs, depuis 2016 le collectif s’est équipé, d’abord dans le domaine de la sérigraphie afin de pouvoir produire et expérimenter de nouvelles formes, puis de la gravure.

Dualité-B

Sérigraphie

L’association One Ink a découvert dans le grenier du sérigraphe Pierre Vandrotte (1948-2003) un ensemble de sérigraphies de danseurs sur des plaques en carton qui se sont avérées être les toutes premières de l’artiste. Le collectif a alors proposé à plusieurs amis artistes de composer de nouvelles formes qui viendraient s’additionner à celles existantes (les danseurs). Cette collaboration posthume est donc devenue une pièce unique composée de 21 planches.

Sans-titre (Papier Mineur)

Gravure sur bois

Dans ce même grenier, l’association a découvert un stock de feuilles filigranées à travers lesquelles apparaissait un portrait de mineur de fond. Un projet collaboratif assez dense et multiple est alors né, avec pour fil conducteur l’impression en noir sur ces feuilles. Plusieurs artistes ont accepté de jouer le jeu et différents ensembles sont alors nés. Celui présenté ici associe le duo Blandine Delvart / Johan Vaurs et l’atelier One Ink. Sur l’ensemble de 15 feuilles figure l’agrandissement morcelé d’une estampe réalisée par le duo. Des tubes fluos en arrière-plan permettent de deviner l’œuvre originale sous l’impression.

Quatorze intérieurs + 1

Sérigraphie

La Maison de l’Art et de la Communication de Sallaumines a invité l’association One Ink à concevoir des livres en collaboration avec les artistes de sa programmation. Dans ce cadre, en 2018, Johann Francart et Nicolas Cabos ont travaillé avec le photographe Rémi Guerrin. À partir d’une sélection de ses photographies d’intérieurs de maisons du bassin minier et de maisons indiennes, les artistes ont retravaillé cette iconographie sous forme dessinée et produit des coffrets de feuillets sérigraphiés.

Cora Texier + Jennifer Bonnefoy

Respirer la terre

Lithographie et céramique

Cora Texier pratique la lithographie (gravure sur pierre) et plus particulièrement le lavis, une technique qui lui permet de laisser libre cours à son geste mais aussi de laisser parler la pierre, de conserver une part d’aléatoire. Le partage et la transmission sont primordiaux dans sa démarche artistique. Elle s’associe régulièrement à d’autres artistes dans des « quatre mains ». Croiser des univers, des pratiques, des idées, des supports lui semble essentiel pour enrichir les pratiques artistiques. Passionnée par la matière et le monde du vivant, elle poursuit un travail autour des pierres, de leurs couleurs et formes ou encore de leurs environnements, classifications géologiques et mémoires…

Sa coopération avec la céramiste Jennifer Bonnefoy est née d’un désir de connecter la pierre et la terre par la lithographie. Ensemble, elles ont créé une grande pièce en volume : Respirer la terre. Les céramiques ont été créées par Jennifer Bonnefoy ; les visuels et l’impression en lithographie par Cora Texier. Les images sont inspirées par la Montagne de Sous-Dine (Haute-Savoie) où vit Jennifer Bonnefoy mais aussi par la Cappadoce, Lanzarote et la pointe de Raguenez… Au sol, l’installation est une forme de respiration de la terre, comme des racines. Au mur, un ensemble de pièces réalisées en céramique émaillée, avec un ajout d’impression lithographique, semblent être des microparticules qui, comme par magie, s’organisent et laissent apparaître un paysage imaginaire, celui même que nous pourrions trouver à travers un microscope ou un télescope.

Cora Texier + Stanislas Augris

Trunvel x Lanzarote

Lithographie

Cora Texier (présentée plus haut) et le photographe et musicien Stanislas Augris travaillent régulièrement à la création d’installations, estampes et éditions. En parcourant les mêmes lieux, en croisant leurs regards et visions, ils créent une nouvelle vision, un nouveau monde où l’hybridation est possible sans craindre un tremblement de terre ou une irruption volcanique. Leur relation de travail est poreuse, ils partent parfois d’une intention spécifique mais ils peuvent aussi laisser la place à l’improvisation comme ce fut le cas lors de la création de l’œuvre qu’ils exposent ici : Trunvel x Lanzarote. Cette estampe à quatre mains, en noir, célèbre la nature qu’elle soit végétale ou minérale. Le paysage y devient presque un motif abstrait, graphique.

Pierre Vaquez + Didier Levy

Aspergus et moi, Le train fantôme et Olo, naissance d’un héros

Manière noire et littérature jeunesse

Nourri de l’esthétique du cinéma muet, de la littérature populaire et des grands maîtres de l’illustration et de la bande dessinée, Pierre Vaquez construit un univers imaginaire fait de rêves d’enfance, des souvenirs de lecture ou de réminiscences cinématographiques.

La manière noire s’est imposée à lui comme le moyen idéal pour animer une galerie de personnages peuplant un petit monde obscur mais souriant. Il marche sur le fil qui sépare (ou relie) l’inquiétant et le rassurant, en produisant des images narratives et empreintes d’une dose d’humour et de légèreté qui contraste avec la densité un peu ténébreuse de sa technique de prédilection. Il a publié avec l’auteur Didier Lévy trois albums jeunesse aux éditions Sarbacane (Aspergus et moi en 2017, Le Train Fantôme en 2019 et Olo, naissance d’un héros en 2022), dont nous exposons ici quelques estampes originales. Ces albums associent les histoires sensibles de l’un et les estampes contrastées et précises de l’autre. La profondeur des noirs dans les œuvres gravées répond à celle des sujets abordés dans les récits et images.

Alice Vasseur + Thibault Eiferman

Terre I

Monotype et chorégraphie

Alice Vasseur explore la complexité de l’expérience humaine. C’est par l’hybridation des formes (humain/non-humain, féminin/masculin) et des idées (visible/invisible, dedans/dehors) qu’elle donne corps à cette complexité. La technique qu’elle privilégie est elle-même hybride : le monotype, technique d’estampe à tirage unique, entre la gravure et la peinture. En 2024, elle est lauréate du programme de résidences d’artistes Académie des beaux-arts x Cité internationale des arts avec le chorégraphe Thibaut Eiferman. Ils travaillent ensemble à la création d’une pièce chorégraphique Terre I, un solo et une exposition.

Le projet prend comme point de départ la gravité. Connotée dans la culture occidentale, elle évoque la Chute du paradis ou le mythe d’Icare et nous rappelle notre condition humaine de mortel. Mais c’est avant tout une force essentielle qui définit notre rapport au monde, notre manière de bouger et de voir. Chaque mouvement, chaque pas est une chute aussitôt compensée, un déséquilibre entretenu. De cette exploration croisée entre la plasticienne et le chorégraphe, émergent de nouveaux rapports entre la lutte et le lâcher-prise, la spiritualité et la matérialité, la vitesse et l’immobilité, le vivant et l’inanimé.

Amélie Vidgrain + Myriam Hequet

Stellation

Gravure sur bois et sculpture

Amélie Vidgrain, graveure-plasticienne, déroule des récits graphiques autofictionnels. Elle aime se promener aux lisières de l’estampe et dépasser les règles de l’édition en s’emparant de toutes les techniques. Formats, supports, sérialités, collages… elle interroge les modes de représentation comme la fabrication des images. Myriam Hequet est sculptrice-plasticienne. Dessins, maquettes, sculptures, installations… elle a choisi de ne pas choisir. Elle questionne transversalement les notions d’espace, d’échelle, de geste et de matière.

Les deux sont amies. En 2014, cette relation est devenue une collaboration cocréative avec Stellation. Amélie Vidgrain a imprimé une suite de bois gravés figurant des arbres et cabanes en pleine nature. Entre les mains de Myriam Hequet, ces impressions se sont animées. Elles ont été incisées au scalpel, pliées-dépliées, décomposées-recomposées, cousues et assemblées

Stellation est une suite d’estampes en volume, un jeu de cache-cache visuel, un partage de conception et de gestes, un processus polymorphe… Aux six stellations exposées répondent les six matrices de ces impressions.

François Vincent + Stéphane Longpré

Prendre le large

Lithographie et scénographie

Prendre le large est l’histoire d’une rencontre d’un scénographe et d’un graveur.

Le dessin est central dans le parcours du peintre et graveur François Vincent qui enseigne le dessin d’observation aux étudiants en scénographie à l’École Nationale de Théâtre du Canada (Montréal). Le scénographe Stéphane Longpré qui y a été étudiant, notamment au sein du cours de François Vincent, en est maintenant le directeur. C’est à la suite d’un exercice pédagogique qu’ils ont décidé de travailler ensemble. Après une semaine intensive de gravure en taille-douce, leurs étudiant·e·s ont été invité·e·s à se servir de leurs estampes pour passer de la 2D à la 3D en réalisant, à l’aide d’une imprimante 3D, une maquette qui relève à la fois du décor et de l’installation. Les résultats furent si concluants que les deux enseignants et artistes ont décidé de poursuivre ce projet, convaincus par les liens entre le vocabulaire scénographique et les spécificités qu’offrent l’estampe. Ils partagent les mêmes références, le même champ poétique.

Stéphane Longpré conçoit en maquette un lieu entrant en conversion avec une estampe de François Vincent. Ils associent la très moderne technique d’impression 3D à la lithographie (gravure sur pierre), une technique née à la fin du XVIIIe siècle. Pour Morsure #4, ils ont réalisé trois maquettes inédites. Ces petites alcôves en bois aggloméré et papier sont des petits paysages éclairés, à la fois familiers et étranges.

Week-end d’ouverture | SAMEDI 5 ET DIMANCHE 6 OCTOBRE

Horaires pendant le week-end d’ouverture : de 10h00 à 18h00 (en continu), le bar est ouvert le midi (une petite restauration y est proposée). Les artistes exposé·e·s seront présent·e·s les après-midi pour échanger avec les visiteur·euse·s.

Visites guidées | Samedi 5 et dimanche 6 octobre à 15h00

Avec Louise Gros | Gratuit, sur inscription | Public ado et adulte

Réalisation d’un tampon personnalisé | Samedi 5 octobre à 10h00

Atelier avec Gaele Flao | Gratuit, sur inscription | Tout public, dès 6 ans (enfants accompagnés)

À la chasse aux indices | Samedi 5 octobre à 11h00

Visite ludique | Gratuit, sur inscription | Enfants (6-10 ans)

De Après la mort, après la vie à HOLZ | Samedi 5 octobre à 14h00

Focus présenté par Louise Gros, en compagnie d’Olivier Deprez | Gratuit, sur inscription | Public ado et adulte

Stellation : fruit de processus artistiques évolutifs et partagés | Samedi 5 octobre à 17h00

Focus présenté par Louise Gros, en compagnie d’Amélie Vidgrain | Gratuit, sur inscription | Public ado et adulte

Création d’une œuvre collective à partir de tampons | Samedi 5 octobre de 14h00 à 18h00

Gratuit, sur inscription | Tout public, dès 4 ans (enfants accompagnés)

En tête-à-tête | Dimanche 6 octobre de 10h00 à 12h30

Rencontres avec les artistes exposé·e·s | Gratuit, sur inscription | Tout public

Les livres d’artistes comme espace de synergie artistique | Dimanche 6 octobre à 14h00

Focus présenté par Louise Gros, en compagnie d’Ioannis Anastasiou et Majka Dokudowicz | Gratuit, sur inscription | Public ado et adulte

Prendre le large | Dimanche 6 octobre à 17h00

Focus présenté par Louise Gros, en compagnie de François Vincent | Gratuit, sur inscription | Public ado et adulte

Le Gravomaton | Dimanche 6 octobre de 10h00 à 13h00 et de 14h00 à 18h00

« Gravoperformance » par Jean-Baptiste Cautain et Jean-Marie Flageul, La Maison | Gratuit, sur inscription | Public ado et adulte

> EN SAVOIR SUR CHAQUE RENDEZ-VOUS DU WEEK-END D’OUVERTURE


SEMAINE DE LA GRAVURE | DU LUNDI 18 AU SAMEDI 23 NOVEMBRE

Visites guidées | Lundi 18 et vendredi 22 novembre à 18h00

Avec Louise Gros | Gratuit, sur inscription | Public ado et adulte

Dégager l’horizon | Mardi 19 novembre de 18h30 à 22h30

Atelier de gravure sur bois avec Gaëlle Ben el Hocine | Payant, sur inscription | Public ado et adulte, dès 15 ans

Gravure et impression en taille d’épargne (gravure sur bois) | Mercredi 20 novembre à 14h00

Démonstration de Gaëlle Ben el Hocine | Gratuit, sur inscription | Tout public

Gravure et impression en taille douce (gravure sur cuivre) | Mercredi 20 novembre à 16h00

Démonstration de Louise Gros | Gratuit, sur inscription | Tout public

Monotypes tous azimuts ! | Samedi 23 novembre de 10h00 à 12h00 et de 13h00 à 17h00

Atelier avec Régina Blaim | Payant, sur inscription | Public ado et adulte, dès 12 ans

Croquis gravés | Samedi 23 novembre de 10h00 à 12h00 et de 13h00 à 17h00

Atelier avec Louise Gros | Payant, sur inscription | Public ado et adulte, dès 12 ans

> EN SAVOIR SUR CHAQUE RENDEZ-VOUS DE LA SEMAINE DE LA GRAVURE

Inscriptions aux rendez-vous :

Ouverture des inscriptions aux rendez-vous le lundi 16 septembre 2024 à 10h00

Entrée libre et gratuite sur les horaires d’ouverture de l’Archipel :

Lundi de 10h00 à 12h00 et de 15h00 à 18h00

Mardi de 10h00 à 12h00 et de 15h00 à 18h00

Mercredi de 10h00 à 12h00 et de 14h00 à 18h00

Jeudi de 10h00 à 12h00 et de 15h00 à 18h00

Vendredi de 10h00 à 12h00 et de 15h00 à 18h00

Samedi de 10h00 à 12h00 et de 14h00 à 17h00

Fermée les dimanches et jours fériés.

Inscriptions aux rendez-vous :

Auprès de l’accueil-billetterie de l’Archipel, à partir du lundi 16 septembre 2024 à 10h00

Catalogue de l’exposition

Un coffret-catalogue est proposé à la vente (20 €) :

– au café de l’Archipel (paiement par carte, chèque ou espèces)

– à l’accueil-billetterie de l’Archipel (paiement par chèque ou espèces)

– par envoi postal (contactez l’accueil-billetterie au 02.98.51.20.24 pour procéder à l’achat et recevoir votre exemplaire à votre domicile)

Estampes en vente

Des estampes de chaque artiste exposé sont proposées à la vente auprès de l’accueil-billetterie.

Certaines des œuvres présentées au sein de l’exposition peuvent être achetées (avec ou sans cadre) à l’issue de celle-ci (informations auprès de l’accueil-billetterie).