Morsure #3

©Agence R - Ville de Fouesnant

Estampes

Du 16 septembre au 25 novembre 2023

Toute la journée

Exposition Tout public
Gratuit

Morsure est un rendez-vous consacré à l’estampe contemporaine.

Douze artistes réunis par le regard et la sensibilité de la plasticienne et graveuse Sabine Delahaut, à laquelle l’Archipel a confié la direction artistique de cette troisième édition, exposent pendant dix semaines.

Alice Amoroso, Louise Gros et le projet Matin Brun, Wuon-Gean Ho, Sylvain Konyali, Thierry Lenoir, Julien Mélique, Nadejda Ménier, Xavier Orssaud, Renoz, Timotéo Sergoï, Carole Texier et Nathalie van de Walle développent des techniques et univers variés, mais ils ont en commun l’urgence de dire et de réagir, de questionner et de se confronter à la société contemporaine, à ses problèmes et à ses injustices.

L’exposition sera rythmée de rendez-vous avec des artistes. Ateliers, conversation, stages, démonstration, défis ou encore visites inviteront petits et grands à découvrir les dessous de la création, à appréhender l’aspect résolument ludique des techniques de gravure mais aussi à échanger sur les thématiques abordées.

Alice Amoroso

Alice Amoroso étudie à l’école des Arts Décoratifs de Paris dans le secteur « Image Imprimée » où elle est actuellement en 5e année. Elle explore tous les domaines de l’estampe, privilégiant le grand format, pour porter un regard engagé sur le monde contemporain.

Soucieuse de réinvestir des formes issues de l’art occidental pour parler de situations géopolitiques récentes, elle développe une série en taille douce intitulée Retables contemporains. Trois grandes estampes issues de cette série sont exposées. Avec ce remarquable travail de composition, de juxtaposition et de symétrie, Alice Amoroso réinvestit des images religieuses sous un angle athée pour représenter l’exode migratoire vers l’Europe, le conflit israélo-palestinien ou encore le dérèglement climatique.

Le livre pop-up Là, où les chemins nous mènent témoigne du rôle décisif du hasard dans les parcours migratoires. Le lecteur, en changeant l’ordre des pages, définit la situation du personnage, son chemin, ses rencontres et l’aboutissement de sa demande d’asile. Alice Amororso adapte ici une forme artistique et ludique, habituellement réservée aux enfants, pour parler de la violence, du traumatisme et de la résilience.

Louise Gros et le projet Matin Brun

Louise Gros est une artiste spécialisée en taille-douce et en lithographie. Le corps, le végétal et les roches sont ses sujets de prédilection. Elle recherche dans les détails de la peau ou des racines les nuances de matière que la plaque de cuivre pourra retranscrire.

Après son diplôme à l’école supérieure des arts de Liège, elle sillonne le Canada pour expérimenter les médiums et techniques. Lors de son retour en France, elle ouvre son propre atelier d’art imprimé : Silex ink. L’atelier propose régulièrement des rencontres entre artistes et entre disciplines, notamment à travers des portfolios d’artistes.

Matin Brun de Franck Pavloff est une nouvelle dénonçant sans jugement les petites compromissions personnelles du quotidien qui permettent la mise en place d’États totalitaires. Louise Gros a proposé à 26 artistes graveurs, de techniques et styles graphiques variés, d’illustrer une partie ou l’ensemble de ce texte. Le projet est présenté à la fois sous la forme d’estampes indépendantes et sous la forme d’un coffret sérigraphié. Le groupe Serafine a été invité à participer à ce portfolio en créant une œuvre sonore.

Wuon-Gean Ho

En 2019, après avoir exercé le métier de vétérinaire pendant plusieurs années, la britannique Wuon-Gean Ho choisit de se réorienter en tant que chercheuse au Centre for Print Research (centre de recherche d’impression) à Bristol.

En 2020, lors du premier confinement, elle ne peut plus voir son père placé, dans une maison de retraite et malade. Désemparée, elle lui dédie une série de xylogravures sur son confinement, devenue par la suite un court métrage. Elle produit des autoportraits sur l’enfermement et la solitude inspirés par des moments de son quotidien, positifs dans un premier temps, puis de plus en plus désenchantés. Avec quelques notes d’humour, elle livre ses peurs et ses angoisses dans des estampes à l’esthétique très BD.

Sylvain Konyali

Après des études à Lyon, Milan et Bruxelles, Sylvain Konyali transforme un petit camion en atelier de gravure. Il parcourt les trois pays qui l’ont accueilli et développe sa pratique en se formant au gré des voyages.

Il s’établit ensuite dans une cabane en Ariège et met ce type d’édifices au cœur de son travail. Les constructions « anarchiques », dont l’apparence et la structure se transforment au gré des besoins de celles et ceux qui les occupent, des habitats pensés et construits par et pour les habitants, recueillent tout particulièrement son attention. Elles sont le point de départ de ses œuvres plastiques. Il a notamment réalisé une série d’estampes en couleur représentant des cabanes en utilisant des éléments de construction ou du quotidien, tels des fonds de tiroir ou des planches d’armoires, comme matrices. Puis ces matrices ont été réutilisées pour la construction de cabanes. Un lien se forme entre l’art graphique et l’architecture, grâce à un matériel commun : le bois.

Thierry Lenoir

Diplômé de l’Ecole Supérieure des Arts Plastiques et Visuels de l’Etat de Mons, Thierry Lenoir se perfectionne par la suite en lithographie et en eau-forte à l’Académie de Boitsfort. Créateur et illustrateur de nombreux livres et recueils, il exerce aussi la profession de graphiste. Son art, avant tout narratif, se trouve à la croisée des mouvements expressionnistes et des arts populaires, qu’ils soient d’antan telles les images de colportages, ou d‘aujourd’hui tels la bande dessinée, la caricature, le dessin publicitaire ou le graffiti.

Pratiquant la gravure en relief, il crée des compositions hantées par le quotidien urbain autant que par les oppositions des noirs et blancs. Son graphisme, nerveux, est au service de l’excès et de la dérision. Volontairement provocateur dans ses propos et ses sujets (les injustices sociales et économiques, le réchauffement climatique, la conquête spatiale, les migrations, la colonisation…), Thierry Lenoir tente de secouer l’indifférence de nos regards face aux exclusions et aux malaises sociaux qui hantent nos villes et nos vies.

Julien Mélique

Julien Mélique a toujours dessiné et toujours expérimenté. Ce sont d’ailleurs deux pratiques qu’il ne dissocie plus. S’il dessine, il bricole ; s’il bricole, c’est qu’il grave. Après un diplôme d’ingénieur en mécanique et design industriel en 2003, il évolue dans les domaines du design d’objets et de la communication visuelle et graphique. Il oriente ensuite son activité autour de la création d’œuvres graphiques et plastiques, principalement gravées. On comprend qu’il aime autant les machines que les matrices qu’il récupère et prépare. Il utilise le carton, le bois, le zinc de toiture… Il compose avec l’adversité d’une matière qui a déjà vécu pour nous livrer des œuvres aux contrastes et aux messages forts.

Le mobile Collectionneur, qui accueille le visiteur dans l’exposition, dessine avec ironie la figure du collectionneur d’art mais aussi le penchant du « tout technique » chez les graveurs qui privilégient parfois la technicité à l’esthétique.

Toujours emplie d’humour, l’installation Grappin et poulets détourne l’estampe satirique Ya van desplumados de Goya en la confrontant à certains paradoxes et dysfonctionnements de notre société actuelle : la surconsommation, l’aliénation, l’ultralibéralisme…

Nadejda Ménier

L’artiste bretonne Nadejda Ménier grave comme elle vit : au coup de cœur avec ce que proposent les opportunités du quotidien, les hasards, les lieux, les voyages, les rencontres… Elle aime découvrir les mondes du vivant. Parfois les émotions rencontrées se transforment en images sur le cuivre.

Manière noire, eau-forte, pointe sèche sont ses complices. Elles réalisent pour elle dans les traces gravées ce lien du visible vers l’invisible. Ce sont les mystères cachés des êtres et des choses qui l’intéressent. Avec poésie et douceur, elle évoque l’Amazonie ou le contact perdu avec la nature, elle nous emporte dans un univers végétal luxuriant, notamment grâce à la surimpression.

Xavier Orssaud

Diplômé de l’Université Paris 1 et de l’École Nationale Supérieure d’Arts de Paris-Cergy, Xavier Orssaud met en image et en espace des questionnements actuels liés à la crise environnementale et aux bouleversements socio-culturels qu’elle engendre. Dans ce contexte anxiogène, il se place sur le terrain de la fable et du constat poétique. Par l’utilisation conjointe de la céramique, de la sérigraphie et de déchets divers (dont ceux générés par sa propre pratique), il crée des installations de pièces bidimensionnelles et tridimensionnelles qui se présentent comme les reliques, les traces d’une archéologie imaginaire.

La réappropriation de représentations anciennes côtoie le détournement d’objets et de matériaux caractéristiques de l’ère industrielle actuelle. Il fusionne numériquement des tableaux de maîtres à des photos contemporaines pour les sérigraphier sur d’immenses feuilles ou de la céramique. Il questionne la manière dont l’humain représente la nature pour dénoncer la manière dont les sociétés occidentales l’ont façonné et exploité au fil des siècles. Dans ce contexte, la notion de paysage lui semble centrale, car elle résume à elle seule le regard artificiel et fantasmé que l’être humain continue de porter sur son environnement. On voyage entre anxiété et romantisme et entre modernité et classicisme au travers d’œuvres tantôt monumentales tantôt miniatures.

Renoz

Les principaux champs d’action de l’artiste libanais Renoz sont le street art et la peinture murale. Également féru de gravure, il aime utiliser des visuels, histoires et références inspirés par la culture urbaine pour présenter, dans la rue, des œuvres qui témoignent de la société qui les entoure. Il souhaite que l’œuvre interpelle autant le passant que le public d’art contemporain. Pour lui, l’aspect le plus essentiel de la gravure est sa capacité à démocratiser l’art grâce à des multiples qui deviennent accessibles à un plus large éventail de personnes et diffusent ainsi des messages à une plus grande échelle.

Lors de la guerre civile au Liban, une grande partie de l’infrastructure liée au réseau d’eau potable a été endommagée ou détruite. Sans action du gouvernement pour la réparer, la livraison de cette ressource vitale se fait avec des camions-citernes. Constamment, des milliers de camions sillonnent la ville. L’eau étant devenue une denrée précieuse, ces fontaines modernes sont désormais un symbole de luxe. Renoz réalise des estampes de ce camion devenu une allégorie des difficultés quotidiennes des Libanais. Il y expérimente différentes techniques de gravure et le projet est tout aussi plastique que technique. Les impressions disposées comme sur un plan urbain sont reliées par des fils  qui signifient le réseau hydraulique défaillant.

Timotéo Sergoï

Timotéo Sergoï est comédien, poète, baroudeur, plasticien… Il écrit depuis toujours et publie depuis ses 15 ans. Dès le collège, il écrivait sur les murs car, selon lui, la poésie ne doit pas se cantonner aux rayons spécialisés des librairies pour lecteurs avertis. S’il appose sa poésie à l’extérieur, grâce à des autocollants, des inscriptions à la craie, des affiches ou encore des banderoles, c’est car « la poésie est partout ».

Les textes répondent à des images fortes. Ils sont gravés sur des déchets de linoléum et imprimés en noir et blanc, parfois sur de très grandes affiches collées à l’extérieur de l’Archipel, parfois sur de plus petits formats exposés au sein de l’exposition. Les textes inscrits à la craie à l’entrée témoignent eux-aussi, avec douceur et un brin d’inquiétude, de la beauté du monde, de la nature, de la poésie et de l’art dans une société qui, elle, manque parfois tragiquement de beauté…

Carole Texier

Dessinatrice et graveuse autodidacte, Carole Texier se consacre, en gravure, exclusivement à la taille directe (burin sur cuivre et gravure sur bois et lino).

Son travail est centré sur l’Humain, sa liberté, son individualité, ses interrogations. Cela l’a amenée à s’intéresser aux foules. Abstraites au premier abord, ses œuvres évoquent ensuite la surpopulation, le groupe… Récemment, la pandémie a temporairement fait disparaitre les foules des rues, mais les a fait apparaitre ailleurs. Les foules, réelles ou virtuelles, sont plus que jamais visibles. Immenses manifestations, flux de réfugiés, réseaux sociaux, populations grandissantes, urbanisation, etc., la foule est bien présente sur le devant de la scène sociale et médiatique.

Nathalie van de Walle

Plasticienne et enseignante de dessin, son esprit curieux a conduit Nathalie van de Walle à explorer différents médiums et types d’expression. La multiplicité des ses techniques l’amène à puiser ses inspirations dans tout type d’œuvres pour créer et produire, seule ou en groupe.

Ce sont des images de catastrophes naturelles (ouragans, cyclones, tremblements de terre, incendies…) glanées sur internet qui l’inspirent. « À partir du chaos, je construis, déconstruis, et reconstruis. Je crée des séquences à partir de l’actualité climatique qui s’exposent et s’organisent en fiction. ». Les formes se construisent les unes avec les autres pour créer un paysage à la limite de l’abstraction. Sa fresque monochrome Chaos Indonésien, de plus de 5 mètres de long, est composée de 15 xylogravures représentant un tsunami en Indonésie mais aussi l’ouragan Katrina en Louisiane. L’envolée, une suspension composée d’extraits de ces gravures, propose elle-aussi une représentation entre fiction et documentaire d’une planète confrontée au dérèglement climatique.

Week-end d’ouverture

Visite guidée

Avec Sabine Delahaut

Samedi 16  septembre à 15h00 | En savoir plus

Focus sur… Renoz

Avec Sabine Delahaut et Renoz

Samedi 16 septembre à 17h00 | En savoir plus

Visite guidée

Avec Sabine Delahaut

Dimanche 17 septembre à 15h00 | En savoir plus

Focus sur… Wuon-Gean Ho

Avec Sabine Delahaut

Dimanche 17 septembre à 17h00 | En savoir plus

 

RÉALISATION D’UNE CARTE POP-UP EN TETRA PAK

Atelier d’initiation avec Alice Amoroso

Lundi 18 septembre de 10h00 à 13h00 et de 14h00 à 15h00 | En savoir plus

ÉCRITURE POÉTIQUE ET LINOGRAVURE

Atelier d’initiation avec Timotéo Sergoï

Lundi 18 et mardi 19 septembre de 19h00 à 22h00 | En savoir plus

INTERPRÉTATION LIBRE ET DESSINÉE DE MATIN BRUN

Samedi 30 septembre de 14h00 à 17h00 | En savoir plus

PERFECTIONNEMENT : GRAVURE SUR BOIS (XYLOGRAVURE)

Stage avec Violaine Fayolle

Samedi 14 octobre de 10h00 à 12h00 et de 13h00 à 17h00 | En savoir plus

Visite guidée

Avec Sabine Delahaut

Vendredi 20 octobre à 15h00 | En savoir plus

DÉMONSTRATION : GRAVURE AU BURIN

Avec Sabine Delahaut

Vendredi 20 octobre à 17h00 | En savoir plus

PERFECTIONNEMENT : GRAVURE AU BURIN

Stage avec Sabine Delahaut

Samedi 21 et dimanche 22 octobre de 10h00 à 12h00 et de 13h00 à 17h00 | En savoir plus

EAU-FORTE

Stage avec Brigitte Kernaléguen

Samedi 18 novembre de 10h00 à 12h00 et de 13h00 à 17h00 | En savoir plus

CONSTRUIS TA CABANE : DÉFI KAPLA

Mercredi 22 novembre de 14h00 à 17h00 | En savoir plus

ARCHITECTURE SAUVAGE : LA CABANE

annulé

Conversation avec Jean-Paul Loubes (annulée)

Samedi 25 novembre à 10h00 | En savoir plus

XYLOGRAVURE (GRAVURE SUR BOIS)

Atelier d’initiation avec Sylvain Konyali

Samedi 25 novembre de 14h00 à 17h00 | En savoir plus

MAIS AUSSI

Tout au long de l’exposition : coloriages pour enfants et adultes, puzzles, table d’écriture, sélections d’ouvrages…

Inscriptions aux rendez-vous :

Ouverture des inscriptions aux rendez-vous le lundi 4 septembre à 10h00

Entrée libre et gratuite sur les horaires d’ouverture de l’Archipel :

Lundi de 10h00 à 12h00 et de 15h00 à 18h00

Mardi de 10h00 à 12h00 et de 15h00 à 18h00

Mercredi de 10h00 à 12h00 et de 14h00 à 18h00

Jeudi de 10h00 à 12h00 et de 15h00 à 18h00

Vendredi de 10h00 à 12h00 et de 15h00 à 18h00

Samedi de 10h00 à 12h00 et de 14h00 à 17h00

Fermée les dimanches et jours fériés.

Inscriptions aux rendez-vous :

Auprès de l’accueil-billetterie de l’Archipel, à partir du lundi 4 septembre à 10h00

Catalogue de l’exposition

Un catalogue rédigé par l’autrice et journaliste culture Isabelle Nivet est proposé à la vente (15 €) :

– au café de l’Archipel (paiement par carte, chèque ou espèces)

– à l’accueil-billetterie de l’Archipel (paiement par chèque ou espèces)

– par envoi postal (contactez l’accueil-billetterie au 02.98.51.20.24 pour procéder à l’achat et recevoir votre exemplaire à votre domicile)

Estampes en vente

Des estampes de chaque artiste exposé sont proposées à la vente auprès de l’accueil-billetterie.

Certaines des œuvres présentées au sein de l’exposition peuvent être achetées (avec ou sans cadre) à l’issue de celle-ci (informations auprès de l’accueil-billetterie).